Pour le bien-être de nos Happy kids, 10 questions à se poser sur l’éducation que nous avons reçue nous mêmes.
Quand nous devenons parents, nous voulons, pour la grande majorité d’entre nous, le meilleur pour nos enfants. Nous voulons que nos enfants soient épanouis, confiants, aimables, créatifs, sportifs, bons à l’école (voire les meilleurs pour certains), sociables, intelligents, responsables, autonomes …Cette liste à la Prévert peut être très longue et surtout elle peut dépendre de chaque parent qui mettra en avant telle ou telle qualité que son enfant doit avoir. Et pour y arriver, chaque parent a ses propres outils et moyens. Ainsi pour les uns, cela sera le fait de s’informer énormément sur les bonnes pratiques (à travers les livres, conférences, blogs comme celui que vous êtes en train de lire 😊 ), pour d’autres ce sera l’écoute des plus expérimentés que sont les grands-parents, les professeurs, les éducateurs sportifs, pour d’autres encore, cela sera plus au feeling, ou sinon pour certains la question ne se pose pas et c’est la vie au jour le jour qui prend le pas.
Mais quel que soit le moyen de l’apprentissage du métier d’être parent, il y a et il y aura toujours l’influence de notre propre éducation que nous avons reçue de la part de nos parents, qui eux-mêmes ont reçu une éducation de la part des grands-parents qui ont vécu des traumatismes qui peuvent expliquer bien des choses. Il faut se rappeler que pendant des générations, l’éducation fut synonyme de « dressage ». Pendant des générations (et encore aujourd’hui), nombre de parents, éducateurs, professeurs ont été habités par la forte conviction que les punitions sont nécessaires et il n’y a que cela qui marche dans l’éducation. Ces croyances, partagées par la majorité, ne sont pas facile à faire évoluer. Et surtout, le fait d’accepter que d’autres options sont possibles, cela demande un peu de temps, de sérénité et de prise de recul par nous tous.
Des chercheurs, avec l’aide des dernières techniques d’imagerie, ont montré que les attitudes éducatives de chaque parent viennent se heurter à leur propre histoire, à la relation qu’ils ont eue avec leur famille. Les émotions qui sont provoquées et qui viennent de notre passé ne nous permettent pas toujours d’être entièrement le parent que nous aurions souhaité être ; et ce sont ces émotions aussi qui nous empêchent d’agir et de penser avec une clarté suffisante et avec un recul suffisant sur notre propre éducation.
Ainsi, nous sommes conditionnés par des reflexes et des habitudes qui continuent de nous entraver comme si quelqu’un d’autre agissait à notre place, voire à travers nous. Ce sont ces schémas et mécanismes inculqués dans l’enfance qui nous « conditionnent ». Certains passent leur vie à lutter contre ce conditionnement avec un espoir de s’en libérer et de devenir meilleur (et paient très cher leur psy). Mais pour la plupart d’entre nous, nous agissons en reproduisant les comportements de nos parents ou en nous y opposant : effet miroir ou effet aversion ! Ainsi ce que nous avons vécu dans notre petite enfance, on va le reproduire ou on va se construire en complète opposition. Les parents sont le premier exemple à suivre pour un enfant. Ce à quoi l’enfant est confronté, les discussions, les opinions, les habitudes, les comportements, les idées, tout ce bouquet d’expérience l’influencera toute sa vie : l’optimisme ou le défaitisme, la bienveillance ou la violence, la persévérance ou l’abandon, la solidarité ou la compétition, l’entraide ou l’individualisme, la liberté d’action ou le contrôle et la sanction…
Alors pour donner le meilleur à son enfant, pour ne lui transmettre que des choses positives que nous avons reçues nous-mêmes, posez-vous tout d’abord un instant et analysez votre propre éducation. Essayez de prendre du recul sur votre passé, sur vos parents, sur votre famille. Je ne dis pas que cela sera facile et souvent, pour nombre d’entre vous, cet exercice sera peut-être douloureux, ou bien facile, ou cela prendra peut-être un peu de temps car ce n’est jamais évident de remettre en question tout un schéma bâti depuis des années. Mais je vous assure, cet exercice sera salvateur pour vous et pour l’avenir de vos enfants.
Surtout souvenez-vous que nombre de blessures originelles inscrites au début de la vie d’un enfant qui se construit (et par conséquent vous quand vous étiez enfant vous-mêmes), ont souvent pour sources des actes, paroles, actions qui ne se voulaient pas violents, voire même qui sont passés inaperçus pour celui qui les a produits. Les adultes (que cela soit les parents, les grands-parents, les professeurs, maîtres et maîtresses, éducateurs sportifs, animateurs) sont étonnés et surpris quand ils découvrent, dans l’après-coup, quelle a pu être pour l’enfant la répercussion d’un mot, d’une phrase, d’une remarque ou d’un geste auquel ils n’avaient pas accordé d’importance. A titre d’exemple, je souhaite partager ma propre expérience, ou plus précisément celle de mon deuxième fils, Stanislas. Au cours de son année de moyenne section, il a commencé du jour au lendemain à déchirer en petits morceaux les dessins qu’il venait de faire. Nous avons découvert par la suite qu’il reproduisait le geste de sa maîtresse qui, une fois avait pris son dessin et l’avait déchiré pour une raison qui m’échappe encore … Et pour sortir mon fils de ce geste qu’il reproduisait à chaque fois, j’ai dû expliquer de façon très patiente et à maintes reprises que tous les dessins qu’il faisait avaient de la valeur (en les accrochant sur les murs, en le félicitant à chaque fois, en faisant un album de tous les dessins, en essayant de l’encourager et de le valoriser le plus possible) afin qu’il reprenne confiance en lui.
Ainsi, une grande partie de l’enfance se construit directement à partir des comportements, des émotions ressenties, des actes qui s’imprègnent en nous soit comme des contraintes, des frustrations, des menaces, des blessures, ou qui au contraire sont perçus de façon plus positive comme des récompenses ou des bienfaits. L’ensemble constitue notre socle éducatif à partir duquel nous accédons à plus d’autonomie, de responsabilisation, de liberté d’agir et de penser, de développement lumineux et d’amour.
Alors pour faire cette auto-analyse de l’éducation que nous avons nous-même reçue, voici 10 questions à se poser face à son image dans le miroir (et sans passer par des années de psy 😊 ):
- Quelle parole, quel regard, quel sourire, quel geste, quelle acceptation, quelle confirmation ai-je reçus et qui m’ont marqué quand j’étais enfant ?
- Quelles sont mes plus grandes blessures reçues ou perçues comme telles dans mon enfance ?
- Vous souvenez-vous d’une situation dans laquelle vous vous êtes senti particulièrement humilié lorsque vous étiez enfant ?
- Comment ont été gérés les conflits au sein de ma famille et comment je les gère maintenant ?
- Quel type d’autorité ai-je reçu et quel est mon rapport à l’autorité maintenant ?
- Qu’est ce qui a été le plus précieux pour moi dans mon enfance ?
- Est-ce que j’étais écouté (e) /apprécié(e)/valorisé(e) et de quelle manière lorsque j’étais enfant ?
- Est-ce que j’étais élevé(e) dans la coopération ou dans la compétition ?
- Est-ce que mes parents m’ont appris à être heureux(se) ?
- Est-ce que j’ai l’impression d’avoir eu assez d’empathie et de bienveillance dans mon enfance et est-ce que j’en donne actuellement à mes enfants ?
Tous ces questionnements sur nous-mêmes et notre histoire peuvent nous aider à améliorer notre relation avec nos enfants, peuvent nous aider à mieux les comprendre, et rectifier le tir si besoin.
Et élevons nos enfants dans la conscience du monde qui les entoure, dans le questionnement sur le sens de nos paroles et actions. Faisons des êtres empathiques, bienveillants et respectueux de son prochain et de son environnement plutôt que des spécimens obsédés par la consommation et la possession. Nous nous devons de développer leur capacité à l’entraide, au bonheur, au savoir être, à explorer leur singularité, à trouver leur place dans un monde toujours en mouvement et de plus en plus inconstant.
2 commentaires
Céline
Merci Kath pour tes mots si justes qui résonnent encore une fois en moi.
Et merci pour tes conseils, qui me rappellent de prendre encore un peu plus de recul pour accompagner nos enfants dans leur développement, mais aussi pour nous faire évoluer nous-mêmes.
Katherine
Toujours au plaisir, Céline!