L’interdépendance dans l’éducation de nos Happy kids.
Lorsqu’on parle d’interdépendance, on parle du fait de se sentir lié à l’autre, et aussi du fait de répondre aux besoins de l’autre qu’il s’agisse des besoins primaires physiologiques mais aussi des besoins relationnels et émotionnels.
Dès les premiers jours d’un nouveau-né, la maman rentre en synchronicité avec son bébé. Car on sait quels sont les besoins physiologiques de notre enfant, on rentre avec lui dans une synchronicité émotionnelle aussi. Lorsqu’il n’est pas bien (pour de multiples raisons avec les dents qui percent, une maladie, ou autre raison émotionnelle), la maman ne se sent pas bien non plus et en principe veut tout faire pour soulager son bébé. Ainsi, au fur et à mesure que l’enfant grandit, les parents continuent de répondre aux besoins de leur enfant. Et plus les parents sont disponibles pour accueillir les réactions et les comportements de l’enfant, plus l’enfant développe un attachement sécurisant et plus il peut rentrer ainsi en résonance avec l’état du parent. Ne vous est-il pas déjà arrivé d’être stressé, fatigué, énervé ? Et n’avez-vous pas remarqué alors que votre enfant tel un miroir est devenu nerveux et « capricieux » (terme que je n’apprécie pas vraiment mais que l’on utilise encore trop souvent dans l’éducation de nos enfants)? Et à l’inverse, ne vous est-il pas arrivé d’être calme et posé et donc nouveau par effet miroir de transmettre ce calme et cette détente à votre enfant ? car les émotions apaisées des proches et de la famille peuvent aider l’enfant à réguler les siennes quand il se sent débordé. On sait désormais que les émotions des uns peuvent influencer les réponses émotionnelles des autres. Ainsi quand on est en phase avec l’autre, on comprend et on s’ajuste aux états émotionnels de l’autre ; c’est ainsi que se développe l’empathie, les compétences des relations sociales et la diminution des comportements agressifs. Et de nouveau, plus le parent aide son enfant à comprendre ses émotions et plus le parent participe au développement de cette même compétence chez son enfant. N’hésitez donc pas de nommer ces émotions (peur, tristesse, joie, colère…), d’expliquer à quoi elles servent et surtout comment on peut traverser ce moment émotionnel.
Comment être donc attentif à l’autre ? La question parait simple mais en même temps dans notre monde actuel, il s’agit surtout d’accorder son attention et sa présence à son enfant. On pose à côté tous les écrans (téléphone, tablette, ordinateur, télétravail, etc…), on s’assoit simplement à côté de lui et on l’écoute et on est présent avec lui. Mais pour cela encore faut-il que le parent soit lui-même disponible mentalement et physiquement. D’où l’importance de ne pas être submergé par la charge mentale des tâches récurrentes et des soucis quotidiens. C’est pour cette raison également qu’il ne faut surtout pas hésiter à oser demander de l’aide. C’est normal et cela peut faire du bien autant à la personne qui le demande qu’à la personne qui procure cette aide (qu’il s’agisse de la famille ou des amis ou autres proches de la cellule familiale). C’est là que l’idée d’interdépendance positive ou d’entraide positive prennent tout leur sens : être capable de recevoir et de demander de l’aide quand on ressent le besoin de manière constructive et dans le respect des limites de chacun. J’ai surtout en tête notre propre exemple avec les grands-parents que nous sollicitons pour les vacances mais aussi avec nos amis avec qui on s’organise pour emmener nos enfants à tour de rôle aux activités extra-scolaires. Cela permet clairement de créer un réseau ou voir même un cercle d’entraide vertueux qui finalement fait du bien à l’ensemble des personnes qui y participent et donne un joli exemple à nos enfants (en plus de ce côté écologique de diminution de l’empreinte carbone puisqu’une seule voiture sert à faire du co-voiturage pour nos trois familles). Clairement ce réseau d’entraide apporte du confort et du bien-être à l’autre et peut aussi constituer un moyen pour prévenir des situations d’épuisement qui peuvent se répercuter sur les relations familiales.
Cela peut être le cas des parents en difficulté avec leur enfant et qui préfèrent ne pas se tourner vers leurs familles ou leurs amis pour demander de l’aide, de peur d’être ensuite redevables. Mais il ne faut surtout pas avoir peur de demander de l’aide et ne pas penser que cela correspond à un signe d’incompétence, d’immaturité ou de paresse. Il faut savoir accepter notre interdépendance au lieu de vouloir lutter contre elle. Ne soyez donc pas ces « superparents » dotés des super-pouvoirs de « tout savoir gérer par soi-même » et n’hésitez pas à vous libérer du regard critique sur soi mais aussi du regard critique potentiel et du jugement des autres. Ne vous sentez pas observés, jugés contrôlés en permanence, ce qui augmente clairement la pression et le stress supplémentaire dont nous n’avons pas besoin.
Faites intervenir, dans la mesure du possible bien évidemment, les grands-parents dont le rôle peut être précieux. Ce lien avec les grands-parents peut représenter une source supplémentaire d’épanouissement et de découverte mais aussi d’attachement familial. Et pour les grands-parents cela peut clairement diminuer le sentiment d’incompétence ou d’inutilité que certaines personnes seniors peuvent ressentir arrivés à la retraite.
Cette interdépendance positive ne s’arrête pas uniquement aux relations humaines. De nombreuses recherches ont mis en évidence les effets bénéfiques des animaux de compagnie pour les êtres humains adultes ou enfant, lorsqu’il s’agit d’une relation consistant à prendre soin de l’animal. C’est dans ce cadre là que certaines écoles nordiques ont déjà mis en œuvre l’intervention des animaux de compagnie comme les chiens (en toute sécurité pour les enfants) au sein des classes dans l’enceinte des écoles.
Et comme déjà présenté dans les articles précédents, des découvertes similaires ont été faites sur le rôle de la nature dans le sentiment de bien-être. Je ne reviens pas sur le fait que plus nous sommes présents dans la nature et plus cela améliore le fonctionnement immunitaire et la qualité du sommeil, et plus cela améliore les capacités de concentration des enfants. Et plus on reste dans la nature, plus on se sent connecté à cette dernière et ce qui clairement encourage des éco-gestes. Cela me fait penser à notre dernière balade randonnée dans la forêt de Bonifatu où lorsque nous marchions, notre deuxième loulou a aperçu sur le bas-côté les gourdes de compote en plastique jetées dans l’herbe et qu’il a ramassé par lui-même en me tendant le déchet et en disant « regarde maman, les gens ont jetés cela dans la nature sans s’en soucier ». J’avoue que mon cœur de maman était fier de voir cela et je me suis dit que nous étions sur le bon chemin si une majorité des enfants pouvaient faire de même et avoir cette sensibilité d’éco-gestes.
On peut voir ici clairement une interdépendance positive entre l’homme et la nature. La nature contribue au bienêtre des hommes et des enfants, et lorsque ce bienêtre est élevé, l’humain s’engage davantage dans des actions responsables qui permettent de préserver l’environnement. On rentre ainsi dans un cercle vertueux également car plus l’enfant a des comportements éco-responsables, plus son sentiment d’être responsable et utile et aussi bien à la communauté qu’à son environnement naturel. Et plus cela donne du sens aussi dans le lien entre ses actes et ses futures valeurs.
Alors n’oubliez pas que vivre des moments de bonheur, ce n’est pas qu’avoir des moments de plaisir, mais c’est aussi savoir donner du sens à ces moments de plaisir. Et une des grandes sources de ces moments de plaisir ce sont les liens que nous entretenons les uns avec les autres et aussi avec la nature qui nous entoure (et qui nous manquent tant en ce moment ☹ mais je garde espoir en des jours meilleurs 😊 ).