L’intelligence des plantes ou comment éveiller nos happy kids à la vie secrète de la nature ?
Après avoir passé le week-end prolongé du 14 juillet à Amsterdam, j’ai envie de vous faire partager deux choses : 1) une belle découverte « naturelle », comme un bol d’air frais, en plein milieu urbain trépidant et 2) « le secret des plantes » qui peut être raconté aux enfants comme un véritable conte fantastique mais avec des bases réelles et scientifiques.
Tout d’abord, j’ai découvert donc une superbe adresse “nature” en plein cœur d’Amsterdam qui est le jardin botanique “Hortus Botanicus”. Datant de 1638, c’est l’un des plus vieux jardins botaniques du monde, qui ressemble 50 arbres anciens et plus de 4000 végétaux différents. De quoi faire de belles découvertes pour soi et pour les enfants sur les différentes végétations, fleurs, arbustes et immenses arbres, que cela soit avec nos yeux, mais aussi avec notre odorat, le toucher et même le goût. Bref, une visite à travers 5 sens bien instructive et passionnante. Le Hortus, avec sa riche histoire, est une oasis de verdure au milieu d’un ville affairée. Les visiteurs peuvent donc étudier les plantes et leur histoire, admirer des papillons, éprouver la sensation de climats différents ou bien tout simplement lire un livre dans le jardin. Et à l’origine, il s’agissait d’un jardin de plantes médicinales où les médecins et apothicaires venaient étudier la pharmacologie.
De plus, pendant cette visite, on (re)découvre également tout sur l’intelligence cachée des plantes. En effet, dès 1880, Charles Darwin, connu surtout pour sa théorie de l’évolution, avec son fils, ont commencé à étudier et ensuite à prôner l’idée que les plantes ont une certaine forme d’intelligence. Ils ont effectué des expériences et observations des plantes pour conclure que la végétation a de remarquables caractéristiques d’intelligence. Les plantes peuvent en effet, communiquer entre elles sans parler, elles peuvent entendre, bouger et s’entraider. Aujourd’hui les scientifiques ont confirmé ces observations faites au 19ème siècle.
Et c’est là que vous pouvez devenir un vrai conteur pour vos enfants afin de les intéresser et leur faire découvrir des choses qu’ils n’apprennent pas à l’école (en tout cas pour l’instant à l’école traditionnelle en France). Nous mangeons, bougeons, communiquons, entendons et nous nous reproduisons. Les plantes savent faire tout cela aussi bien que nous. Je suis sûre que si vous annoncez cela à vos enfants, ils vous regarderont avec des grands yeux incrédules. Et bien, voilà comment introduire une première « leçon » de science de la vie et de la terre. Avec un peu d’imagination basée sur des notions scientifiques, vous avez une vraie histoire à raconter à vos enfants qui ne regarderont plus les arbres et les plantes de la même manière ! Vous trouverez ci-dessous quelques pistes à explorer, mais surtout soyez créatifs et n’hésitez pas à partager d’autres idées.
- Nous mangeons, nous nous hydratons … les plantes aussi.
Les humains ont besoin de se nourrir. La nourriture nous donne de l’énergie pour vivre. Et même si on ne se nourrit pas, une personne en bonne santé, peut survivre assez longtemps sans manger, mais tout en s’hydratant correctement. Les plantes ont aussi besoin d’énergie et donc elles doivent aussi se nourrir. Et les plantes savent même mieux que nous comment produire de l’énergie en puisant dans les matières premières dont elles disposent telles que le sol, l’eau, la lumière ou l’air. Grâce au processus de la photosynthèse, en utilisant l’eau et le dioxyde de carbone (CO2), et la lumière, la plante peut produire le fructose nécessaire à sa survie. Mais dans votre histoire aux kids, n’oubliez pas les plantes carnivores, celles qui ne peuvent survivre uniquement grâce à l’eau, l’air et la lumière. Elles ont besoin aussi d’insectes qu’elles attirent grâce notamment à la couleur, l’odeur, forme, motifs lumineux pour ensuite les capturer avec des pièges ingénieux.
2. Nous bougeons … les plantes aussi.
L’humain bouge constamment. Déjà dans le ventre de notre mère, nous donnons des petits coups et une fois sortis, nous apprenons progressivement à marcher, courir, grimper, sauter…Contrairement à l’humain, la plante semble être sédentaire puisqu’elle est fixée à un endroit. Mais elles bougent seulement à une vitesse que nous ne pouvons pas percevoir. Ce n’est pas parce que nous ne voyons pas à l’œil nu les changements, qu’elles ne bougent pas. En fait, elles poussent, rampent, fleurissent, grimpent. Le meilleur moyen de réaliser cela est d’observer, par exemple, comment une plante se fraie le chemin vers une source de lumière. Par ailleurs, nous savons que les arbres ne marchent pas. Le fait est qu’ils doivent néanmoins se déplacer en jouant sur le renouvellement des générations et le procédé de reproduction. Le voyage peut commencer dès que les graines tombent de l’arbre et certaines espèces débordent de créativité pour doter leurs graines de caractéristiques étonnantes afin que ces dernières se déplacent plus facilement avant de trouver des terres d’accueil.
3. Nous entendons … les plantes aussi.
Les êtres humains sont à l’écoute de leur environnement en ce qui concerne les dangers qui peuvent se présenter ou s’il y a de la nourriture dans les environs par exemple. Comme nous, qui sommes donc capables de réagir aux choses qui nous entourent, les plantes sont capables de répondre aux signaux provenant de leur environnement. Les racines de plantes poussent vers l’eau. Mais comment cette croissance est-elle orientée ? Des récentes études suggèrent que les plantes peuvent « entendre » l’eau. Notre ouïe n’est rien d’autre que la perception des ondes sonores. Les plantes n’ont pas d’oreilles mais elles sentent les vibrations des ondes sonores. Ainsi les cellules des plantes peuvent percevoir les vibrations de l’eau qui coule, même à distance. Et certaines plantes peuvent même sentir les mouvements des ailes des insectes.
4. Nous communiquons … les plantes aussi.
La communication fait partie de notre vie quotidienne. Notre communication est uniquement orale ou écrite. La communication non verbale fait partie intégrante également de nos manières de communiquer (comme les gestes, l’odeur…). Quand nous, de premier abord, nous communiquons par des mots, les plantes et les arbres eux, communiquent par l’émission d’odeur. Ainsi les arbres possèdent un langage olfactif secret, comme le démontre cet exemple d’une espèce d’acacia de la savane africaine dont les feuilles sont broutées par les girafes. Pour se débarrasser de ces prédateurs très contrariants, les acacias augmentent en quelques minutes la teneur en substance toxiques de leurs feuilles. De plus, les acacias agressés émettent un gaz avertisseur qui informent leurs congénères de l’imminence d’un danger. Aussitôt, les individus concernés réagissent en augmentant à leur tour la teneur en substance toxiques de leurs feuilles. Dans nos forêts tempérées, les hêtres, les chênes, les sapins réagissent eux aussi dès qu’un intrus les agresse. Quand une chenille plante ses mandibules dans une feuille, le tissu végétal se modifie aussitôt autour de la morsure.
Alors, même si nous sommes encore très loin de reconnaître les capacités cognitives des végétaux, nous pouvons tout simplement éveiller chez nos enfants, grâce à de telles histoires, une certaine sensibilité à la vie secrète des arbres afin qu’ils puissent parcourir les bois avec un étonnement émerveillé en observant cet écosystème dans lequel des dizaines de milliers d’espèces sont liées et dépendantes les unes des autres. Toute promenade en forêt peut devenir dès lors une occasion de laisser vagabonder notre imagination et celle des enfants, tout en sachant finalement que nous sommes nous aussi partie intégrante de cette nature et de cet écosystème. Quoi de mieux alors pour éveiller au respect de notre environnement ?